Ancien repaire noble de Bord

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Montignac

La lucarne à fronton triangulaire et motifs d'acrotère et la porte à cadre chanfreiné placent la construction de l'ancien corps de logis du domaine à la fin du XVe siècle. La mention la plus ancienne de la "maison noble" de la Bonnendie (ou Bonnandie) remonte à 1509 lorsque François de Bonnal en rend hommage à Alain d'Albret. La maison noble est encore attestée l'année suivante : il est question de l' "Hospicium de la Bonaudie". Il faut ensuite attendre le mois de septembre 1541 pour que, séparément, Pierre de Bonnal d'un côté, "damoiselle" Françoise Bois de l'autre, en rendent hommage au nouveau comte de Périgord. Cette dernière se déclare à ce moment "relitée" (veuve) de "feu Maître Jean de Bort, procureur quand il vivoit en la cour de parlement de Bourdeaux, sieur de la Bonnandie, tant en son nom que comme mere et tutrice de François et aussi François Bort, enfans dudit feu et d'elle". C'est sans doute la famille Bonnal qui a donné son nom à cette petite seigneurie, tout comme la famille Bort lui donnera à son tour son nom au XVIIe siècle. Louis de Bort et son épouse Bertrande Amelin, qui résident dans les lieux, y firent certainement les travaux qui modifièrent quelque peu le bâtiment principal : l'examen de la façade ouest de ce bâtiment révèle que son rez-de-chaussée abritait à l'origine des lieux de stockage dans un étage de soubassement uniquement éclairé par deux jours verticaux (encore en place mais légèrement agrandis) avant de devenir un niveau d'habitation ; la porte sur cour qui ouvre aujourd'hui ce niveau, dont le linteau présente la date gravée "1663", et la porte-fenêtre (aujourd'hui transformée en fenêtre) qui peut dater du XVIIIe siècle (la forme cintrée de son linteau permet de supposer cette datation), indiquent les transformations alors opérées. Un siècle plus tard, en 1768, le domaine noble ne figure plus que comme une simple "maison isolée" ou une "ferme" sur la carte de Belleyme (planche 23). En 1813 (plan cadastral ancien), les deux tourelles de défense qui flanquent la cour à l'est étaient sans doute ruinées, ou du moins découvertes, car l'arpenteur ne les a pas relevées ; elles sont aujourd'hui restaurées. A cette date (1813), le domaine était isolé au milieu de terres arables et de vignes, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Le bâtiment principal a été prolongé probablement au début du XXe siècle par un logis au nord et à la fin du même siècle au sud. La cour est bordée au sud par un hangar surmonté d'un séchoir à tabac, qui date de la seconde moitié du XXe siècle.

Périodes

Principale : 4e quart 15e siècle

Principale : 1er quart 16e siècle

Secondaire : 17e siècle

Secondaire : 18e siècle

Dates

1663, porte la date

Domaine agricole actuellement situé à proximité d'une zone pavillonnaire de la ville de Montignac. Il a cependant conservé une partie de ses dispositions seigneuriales. Organisés autour d'une cour grossièrement carrée bordée à l'est par le chemin d'accès, les bâtiments sont flanqués à l'est par deux tours rondes percées de plusieurs orifices de tir circulaires pour armes à feu légère qui protégeaient à la fois l'arrivée depuis la route et l'entrée du repaire noble. La tour sud, du côté le plus exposé et couvrant le croisement des deux chemins, est percée d'un orifice plus grand, sans doute pour une arme à feu de gros calibre disposée sur un affût. Le niveau supérieur de la tour nord-est (le premier était dévolu à la défense) devait servir de colombier. L'ancien logis seigneurial, encore en place, occupe l'angle sud-ouest de la cour : de plan rectangulaire de petite dimension, il comprend un seul étage carré accessible directement par un escalier extérieur. Le rez-de-chaussée très surélevé et le comble étaient aussi les seuls niveaux habitables : une petite salle faisant sans doute aussi fonction de cuisine (munie d'une pierre d'évier et de deux demi-croisées à appui de fenêtres mouluré, et allège percée d'un orifice de tir, encore en place) était la pièce à vivre principale, avec son annexe à côté ; au-dessus étaient sans doute une chambre et sa garde-robe. Pour le reste, la cour est bordée au nord par une grange qui, si elle est ancienne, n'est pourtant pas bâtie dans l'enceinte primitive (un des orifices de tir de la tour nord-est est dirigé vers son mur, ce qui le rend inutile ; la grange est donc postérieure à la tour).

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : moellon

  3. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : pignon

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Montignac

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Bord

Cadastre: 1813 D 666, 2012 AS 186

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...